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Parfois j'apprends à pêcher à des gens qui n'aiment pas le poisson

Sobriété numérique

ampoule-livermore.jpg, janv. 2022

Nous regardions un peu par hasard dans la salle des profs quel est le langage de programmation le plus écologique. Un rapide coup d’œil nous montre que C est en tête des langages les moins énergivores suivi de près par Rust (que je vous conseille mais c’est une autre histoire)… et qu’en queue de peloton se trouvent Perl et Python deux langages très répandus. Que faire ?

Depuis lors, cette idée de sobriété numérique me trotte un peu plus dans la tête et me pose plusieurs questions. Outre le langage de programmation utilisé — ce qui est, somme toute, une question de développeur et développeuse — est-ce que mon usage du numérique peut être écologique ? La réponse est bien sûr non. Je reformule donc un peu. Est-ce que je peux avoir un usage du numérique sobre ? Sans excès ? Raisonnable ?

En recevant le Linux Pratique n°129, je me rends compte que je ne suis pas le seul à me poser la question. C’est déjà ça.

Olivier, le processeur de l’ordinateur a lâché. Oui, 5 ans c’est énorme. Bon, ben, je commande un nouvel ordinateur…

Cette mise en situation proposée par Olivier Delhomme me rend malade bien que l’on en soit tous et toutes — vraiment pas sûr — conscientes. Je ne peux m’empêcher de penser à la plus vieille ampoule du monde chez les pompiers de Livermore signe de notre capacité à produire des objets « qui durent » et que l’obsolescence est, par essence, programmée. Que faire ?

Les maitres mots sont recyclage et réparabilité… et on en est malheureusement encore loin.

Au sujet du matériel, la base c’est d’essayer d’acheter d’occasion et du matériel réparable. Un pas plus loin, l’auteur propose de ne pas posséder le matériel que nous utilisons peu mais de le partager. Peut-on envisager de demander l’ordinateur de son voisin alors qu’aujourd’hui presque chacun a le sien ? Quand il n’en a qu’un ! Ai-je besoin d’un desktop, d’un laptop, d’une tablette et d’un smartphone ? 

Pour commencer tout doucement, lorsque tu as besoin d’un nouveau smartphone — mais en as-tu réellement besoin ? Ne peut-il pas « tenir » un an encore ? — va d’abord voir sur backmarket.be1 pas exemple, s’il n’y en a pas un de seconde main.

Au sujet de l’énergie, nous avons lu et entendu qu’il ne fallait pas laisser de lampes allumées dans les pièces où l’on ne se trouve pas, qu’il est bon de ne pas laisser les appareils en veille mais de les éteindre… mais que consomment-ils lorsque nous les utilisons ? 2.

Il me semble mieux de limiter la luminosité de son écran que d’utiliser le mode sombre. C’est sans doute automatique sur son smartphone mais pas sur son laptop ni sur sa TV mais ça se fait facilement. À propos, faut-il se préparer à ne pas pouvoir recharger son appareil quand on veut mais quand on peut ?

Au sujet du logiciel, ne sont pas concernées uniquement les personnes qui développent les logiciels. Les usagers et usagères peuvent aussi faire des choix. Au risque de se répéter les logiciels libres ont quelques avantages en termes de recyclage et réparabilité :

Dans la même veine, l’auteur de l’article propose que la machine du développeur ou de la développeuse soit assez modeste afin de l’encourager à développer du code pour une machine modeste (taille d’écran, ressource de calcul (CPU), ou espace disque).

Le guide d’éco-conception de services numériques de designers éthiques et celui de wallonie design sont sans doute de bonnes lectures.

Bref, nous ne savons pas vers où nous allons mais nous y allons… et sans une volonté politique qui ne se laissera pas guider par les constructeurs, on peut dire que l’on va dans le mur… bonne année !


Crédit photo au hasard du web, l’ampoule à Livermoore.


  1. Non, cet article n’est pas sponsorisé (lol) et il doit exister d’autres sites d’articles it de seconde main. 

  2. Perso quand j’ai acheté ma TV — elle doit avoir 15 ans maintenant — j’ai regardé quelle était sa consommation. Pas par soucis d’économie mais par soucis d’écolonomie