notes·de·pit

Parfois j'apprends à pêcher à des gens qui n'aiment pas le poisson

Augmentation des salaires

Mon bon collègue Yves — c’est mon collègue communiste — nous parlait dans la salle des profs de revendications salariales. En effet, puisque Sarkozy triple son salaire, que les fonctionnaires français descendent dans la rue et que le coût de la vie augmente, il n’y a pas de raison que nos salaires n’augmentent pas. Ça c’est fait, le décors est posé.

Et bien les actualités lui donnent raison et quelques jours plus tard, j’entend à la radio que notre bon Pivot — l’indice hein, pas la dictée — se réveille, fait son office et que nous allons bénéficier d’une augmentation.

YES ! Que vais-je faire ? Acheter une nouvelle auto ? Non, c’est déjà fait et puis c’est cher, suffisamment cher (ne pas parler du prix du mazout, ne pas parler du prix du mazout). Je vais peut-être en profiter pour acheter un nouveau portable avec mon premier mois d’augmentation ça devrait le faire… allez soyons réalistes, comptons deux mois et visons un portable à 700 EUR.

Je me réveille et me rappelle avoir entendu parler de 2% d’augmentation. Ah d’accord, bienvenue dans la vraie vie. Un rapide calcul donne 40 € d’augmentation par mois. Oui, je n’hésite pas à donner mon salaire mensuel — je le touche 12.5 fois par an — car seuls ceux qui gagnent trop n’osent pas le dire.

Je vais peut-être acheter un nouveau portable quand même. Si j’obtiens un crédit, je pourrai le payer en 20 mois. Dans deux ans si tout va bien j’achèterai une souris…

Sourions mon pouvoir d’achat vient de faire un grand bon en avant.

Notez bien. À aucun moment je ne me suis plains de mon salaire, ne l’ai jugé insuffisant. Je souris simplement de la valeur de l’augmentation mais c’est mieux que rien.

— C’est mieux que rien.
— « Mouton » me souffle Roger dans l’oreille.

Vous ai-je déjà parlé de Roger ? Roger est un ancien collègue. Il ne m’aurait jamais dit mouton mais plutôt : « Et quoi tu baisses ton froc ? ». Il n’a pas baissé son froc Roger. Il n’a pas passé son CAPAES (moi si) comme l’administration l’a exigé — après son engagement mais c’est une autre histoire » et il s’est fait virer. Damned, obligé de retrouver du travail (or qu’il aimait bien son boulot de prof). Ok, il est maintenant architecte d’applications (informaticien c’est tombé en désuétude) et gagne le triple.