notes·de·pit

Parfois j'apprends à pêcher à des gens qui n'aiment pas le poisson

Mon institutrice nue

C’est sans doute LA nouvelle du jour dans ma région (Hainaut, plus exactement à Marbaix-la-tour) :

« Une institutrice de 2ième primaire a posé nue dans une revue, la commune est en émoi.

…et moi je ne peux m’empêcher de m’imaginer mes nombreuses copines et amies institutrices posant nues, je suis hilare.

Je relate d’abord les faits tels que décrits dans le journal parlé de ce matin : un père d’élève a découvert les photos litigieuses dans un magazine érotique (ou pornographique, l’info ne le précise pas) et en a tout de suite fait part au directeur de l’établissement dans lequel travaille la modèle. Celui-ci a convoqué son enseignante et après discussion, elle a remis sa démission de son poste d’institutrice. L’affaire fait grand bruit dans la région, le passant cherchant a se procurer ledit magazine épuisé, le présentateur du journal parle d’hypocrisie.

L’institutrice

Mon avis est partagé sur la question.

D’une part, j’ai envie de dire que ces faits relèvent de la vie privée de l’enseignante. Si elle a envie de poser nue, c’est son choix et ça ne regarde qu’elle et ceux (chanceux ?) qui verront les photos. D’ailleurs, à priori, ces élèves n’auront jamais connaissance des ces photos… ou bien plus tard lorsque, boutonneux, ils repenseront à leur institutrice de 2ième, assis sur la lunette d’une obscure toilette.

D’un autre côté, elle est enseignante et, de ce fait, elle a ce devoir d’être attentive à son image comme tout enseignant qui est, comme chacun sait, un exemple de probité ! Je parle bien d’image que l’on donne à autrui, comme mes amies institutrices qui fument comme adt1 mais jamais devant les enfants. C’est, j’ai l’impression, la demande tacite du quidam : l’enseignant n’est pas parfait mais il en donne l’image aux enfants. Il peut relâcher cette contrainte au fur et à mesure que son public grandit. Tout ça m’amène au père.

Le père

Dans l’info de ce matin, on parle abondement de l’institutrice fautive mais pas un mot du père, soucieux de probité, qui a déniché, grâce à une recherche j’imagine intense, la délicate information. Je n’irai pas jusqu’à crier à l’hypocrisie, car elle est présente partout et ne m’étonne plus du tout. Non, cela me fait sourire. Je commence la journée joyeux et triste car l’institutrice fautive a démissionné et le père — voyeur — est acclamé (de tous ?) car cette jeune fille (j’imagine qu’elle est jeune) a perdu son travail. Bref, citoyens dormez tranquilles on veille sur vous.

Je me pose la question suivante. L’aurait-on embêtée si elle avait été (je vais fort) prostituée 2 à 100 km de chez elle dans un bar obscur où personne « du village » ne l’aurait dénichée. Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr c’est que je regrette la réaction du père. Doit-on vraiment mettre ce genre d’info sur la place publique ? Ne pouvait-on pas imaginer que l’institutrice nue pose, que le père, un peu voyeur comme tout homme, et d’autres voient les images et que la majorité des citoyens n’en aient pas connaissance ?

Finalement, je me demande si l’institutrice nue, fine psychologue, n’a pas simplement fait un « test d’hypocrisie » au niveau local ?

Édité le 20/11/2006. J’ai trouvé un article dans la DH (j’avais cherché dans La libre et dans Le soir sans succès. Je n’avais pas pensé à la Dernière Heure!). Voilà voilà.

RéÉdité le 5/12/2006. Un ami l’a gentiment croquée …

Illustration

Photo, vanegg.be (lien mort)


  1. Private joke. Adt (Alain) est un collègue dont on (certains étudiants dans les couloirs) dit : « Une clope égale dix secondes, dix secondes égalent une clope ». 

  2. Que « l’institutrice nue » me comprenne bien (dans l’hypothèse improbable qu’elle me lise ^^), je ne compare nullement le fait de poser nue à de la prostitution.