Un prix libre & conscient, qu'est-ce que c'est et pourquoi ?
Certaines personnes ont parfois des difficultés à fixer un prix pour un objet ou une prestation.
— Parce que ça n'a pas de valeur !
Sûrement pas. La valeur n'est pas le prix. Le prix, n'est pas la valeur. Ce qui est simple pour moi est peut-être difficile pour toi, je peux t'apprendre. Je suis formé dans ce domaine et mon expertise ou ma pratique t'intéresse. J'ai peut-être un syndrôme de l'imposteur dans ce que je propose. L'objet ou l'activité proposée est nouvelle et l'on ne sait pas encore quel est le retour du public (parce qu'aujourd'hui c'est parfois le public qui fixe le prix). Ce n'est pas dans mon tempérament que d'estimer la valeur de ce que je propose. Ma valeur ? Parfois c'est simplement une manière de permettre à chacun et chacune de participer en fonction de ses moyens. L'un donnera plus et l'autre moins. C'est alors un moyen d'inclusion, un moyen de donner un accès équitable aux savoirs — savoir, savoir-faire et savoir-être. C'est un autre rapport à l'argent. Que suis-je prêt à donner… et à recevoir.
Le prix est libre. Il est conscient.
Ce n'est pas gratuit.
Un prix libre et conscient est la somme en euros ou l'échange en nature qu'une personne peut ou veut donner en échange d'un service rendu, d'une activité suivie, d'un travail effectué ou d'un objet reçu. C'est obligatoire car ce n'est pas gratuit.
Choisir en conscience, c'est choisir en pensant aux prix pratiqués sur le marché et aussi au besoin de la personne offrant le service d'être, à minima, rémunérée voire valorisée dans son travail ou cette activité. C'est penser aux coûts liés à l'activité (location, matières premières, investissement, taxes, charges…). C'est faire avec ses moyens ; situer l'activité, le service ou l'objet sur une échelle d'importance par rapport aux autres dépenses que l'on veut ou doit faire.
Il y a quelques règles (proposées par l'université du nous) :
- La rémunération est obligatoire.
- La démarche est expliquée — partagée — en début de séance.
- La remise se fait :
- en fin de séance ;
- de façon non-anonyme ;
- sans justification.
L'exercice n'est pas toujours confortable. Surtout les premières fois. C'est plus facile de voir un prix et pouvoir dire oui, non, c'est trop cher. Acheter ou passer son chemin. Sans réflexion. Ici, il faut réfléchir:
- Quelle était la richesse de l'activité ?
- Combien de temps cette personne nous a consacré ?
- À combien j'estime une heure de son temps (de mon temps) ?
- À-t-elle du payer quelque chose pour proposer l'activité ?
- Est-ce que le service répond à mes attentes ?
- Quels sont les tarifs habituels ?
- Est-ce que je veux soutenir la personne dans ce qu'elle propose ?
Et s'il est difficile de choisir, pourquoi ne pas en parler avec la personne concernée qui pourra nous aider à choisir ce que je désire donner.
Crédit photo par Mayed86.