Cette réflexion n'est pas un compte-rendu à proprement parler, ce ne sont que mes impressions suite à la rencontre de rms (Richard Stallman), après avoir vu comment il diffuse «LE MESSAGE»

stallman.jpg

Pour être qualifié de logiciel libre (free software), un programme doit respecter les quatre libertés fondamentales;

liberté 0 - utiliser le logiciel pour tous les usages

liberté 1 - étudier comment le code fonctionne et le modifier pour qu'il fasse mon informatique comme je le souhaite (donner le code source est nécessaire)

liberté 2 - redistribuer le logiciel, diffuser des copies dans le but d'aider mon voisin

liberté 3 - distribuer une version modifiée du logiciel (donner le code source est nécessaire)

À l'opposé des logiciels libres se trouvent les logiciels propriétaires. rms ne parle pas de logiciel propriétaire mais de logiciel privateur ... privateur d'une des 4 libertés fondamentales.

rms nous dit que se priver d'une de ces libertés nous met dans une position inconfortable. Il ne faut pas se mettre dans des positions inconfortables ! Par exemple,

Si je n'ai pas la liberté 2, je me trouve devant un dilemme lorsqu'un ami me demande une copie d'un logiciel. Je peux lui donner et briser le contrat qui me lie au logiciel privateur ou ne pas lui donner et perdre un ami ...

Solution: ne pas avoir d'amis !

Si rms est l'ardent défenseur, le gardien des 4 libertés fondamentales, il nous rappelle joliment que le logiciel libre (free software [1]) n'est pas l'open source (open source).

Le logiciel libre est une philosophie défendant la liberté dans son informatique, la solidarité sociale, la coopération et le partage tandis que l'open source «c'est simplement pratique». La diffusion des sources n'est faite que parce que ce sera plus facile pour la maintenance du code, pour son évolution. Ce quelqu'un qui fait de l'open source pourra supprimer une des libertés simplement parce que c'est plus pratique.

Le projet GNU était en manque d'un noyau et c'est Linus Torvald qui a fait cette partie du boulot. Il a libéré le code du noyau linux. Cette libération du noyau a été bénéfique pour le projet GNU. C'est – à mon sens – l'arrivée du noyau linux qui a rendu le (double) projet GNU linux viable.

GNU, GNU is Not Unix est ce qui fait le logiciel libre (l'ovule[2])

linux est la partie open source qui complète le projet (le spermatozoïde)

Dans la liste – trop longue à citer ici – des logiciels (ou services) privateurs de liberté, rms cite le Kindle d'amazon comme privateur de liberté, pire c'est le mal ,-) L'outil est pratique, l'achat est facile, je peux même proposer un livre à lire à mes amis ... mais

  • je ne peux pas le prêter (en fait si, si je suis américain, je peux le prêter une fois pendant 14 jours ... c'est, heu comique)
  • amazon sait tout ce que je lis
  • amazon peut supprimer mon livre de mon Kindle
  • le format est propriétaire et seul un logiciel privateur me permet de les lire

Que sommes nous prêt à sacrifier pour que ce soit « facile » ?

Pour l'anecdote, rms a terminé en parlant de emacs ... et je me demande si les petits jeunes n'ont pas cru qu'il parlait d'eMac[3].

Édité

Aujourd'hui, je découvre la vidéo de la conférence à l'école pour ceux que n'ont pas eu la chance d'être là. Je redis qu'il faut écouter (et voir [4]) rms une fois dans sa vie.

Liens

Notes

[1] Free like «free speech» not like «free beer»

[2] La comparaison n'est pas de moi ^^

[3] La vanne n'est pas de moi, merci xen

[4] Étant derrière, je n'avais pas vu qu'il avait ôté ses chaussures … maintenant que je sais que l'on peut, je n'hésiterai pas à essayer !